Page:Baudrimont - Recherches expérimentales et observations sur le choléra épidémique.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32

Traitement.

Les divers traitements que l’on a opposés au choléra, et qui presque tous ont été impuissants, même lorsque la maladie était peu avancée, prouvent que les médecins n’étaient guidés par aucun principe fondé sur la connaissance exacte de cette maladie.

Je n’oserai point dire tout ce que je pense à cet égard ; car je craindrais que l’énergie que je puise dans ma conviction ne me portât au delà des limites dans lesquelles je désire rester. Cependant, je ne puis m’empêcher de signaler quelques-uns de ces traitements et de les examiner au point de vue des connaissances scientifiques de notre époque.

Dans la succession des symptômes qui caractérisent le choléra, symptômes qui se succèdent quelquefois avec une rapidité effrayante, on distingue l’invasion de la maladie, la période algide et la réaction.

Le traitement peut varier selon l’état du malade et selon la période dans laquelle il se trouve.

Au début de la maladie, on a employé la saignée. Nous avons dit qu’elle n’est plus praticable, lorsque cette dernière a fait des progrès notables.

Cette opération est-elle bien utile ? Lorsque la personne malade a des évacuations considérables, la saignée ne vient-elle pas ajouter au mal ? N’est-ce pas retrancher du sang à un individu qui en perd la partie la plus fluide par le seul fait de la maladie ? Évidemment, la saignée est plus nuisible qu’utile ; et lorsque en 1832 les journaux nous apprenaient que Casimir Périer, alors ministre, était atteint du choléra et avait été saigné plusieurs fois, j’avais jugé que son état avait dû être aggravé par cette opération, pour ne pas dire plus.

Lorsque nous nous plongeons les mains dans de l’eau à une basse température, nous éprouvons le sentiment du froid. Si nous les retirons de l’eau, leur température s’élève, et nous éprouvons un sentiment de chaleur. Un médecin très célèbre, mais connaissant mal la physique et la physiologie, s’est cependant fondé sur cette observation pour appliquer de la glace sur les cholériques et leur en faire prendre intérieurement pendant la période algide, afin de déterminer la réaction.