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proposai de saisir cette occasion pour acquérir quelque lumière, sinon sur la cause de cette terrible maladie, au moins sur les altérations qu’elle produit dans l’organisme humain.

C’est sur le sang et sur les déjections que je portai mes investigations. Je fus assez heureux pour être mis en rapport avec M. Bernadet, alors interne à l’hôpital Saint-André de Bordeaux, et qui aujourd’hui exerce la médecine avec une grande distinction. C’est lui qui fit les autopsies dont j’eus besoin et qui recueillit tous les produits qui font l’objet de ce travail. Qu’il veuille bien recevoir ici une nouvelle assurance de ma profonde gratitude.

Le travail entrepris était considérable, et, dès l’abord, je m’aperçus avec peine qu’il me serait presque impossible de le terminer avant la fin de l’épidémie ; aussi arrêtai-je un programme dans la crainte de consacrer trop de temps à des recherches d’un intérêt secondaire. Ce programme comprenait essentiellement :

1o  Dessiccation des produits, afin de pouvoir les conserver et les examiner ultérieurement, s’il y avait lieu ; 2o  analyse aussi complète que possible des déjections ; 3o  étude des réactions qu’elles éprouvent en présence des agents les plus importants.

Bientôt l’épidémie cessa, et ce travail n’ayant plus d’opportunité, je n’en conservai que les éléments. Aujourd’hui, je crois utile de publier les résultats que j’ai obtenus, car ils jettent une vive lumière sur l’origine des déjections et sur le caractère spécial de la matière albuminoïde qu’elles contiennent.

Je le fais avec d’autant plus de plaisir, que je m’adresse à des hommes dont la seule présence en ce lieu est une preuve de leur amour sincère pour la science et pour la profession qu’ils honorent.

Le peu de lumières que j’apporte, mises en commun avec celles qui ne peuvent manquer de se produire si une discussion intervient, nous feront, je n’en puis douter, faire un pas considérable dans l’étiologie de l’épidémie qui, pour la quatrième fois, vient affliger la France dans le tiers d’un siècle.

Examen du sang.

Ceux qui ont eu l’occasion d’étudier le choléra savent que lorsque cette maladie a fait des progrès notables, la saignée