Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/109

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vrir douze et voir les merveilles qu’elles renferment ; mais la treizième porte, qu’ouvre cette petite clef que voici, celle-là t’est défendue ; garde-toi bien de l’ouvrir, car il t’arriverait malheur. »

La jeune fille promit d’obéir, et, quand la Vierge Marie fut partie, elle commença à visiter les appartements du ciel ; chaque jour elle en ouvrait un, jusqu’à ce qu’elle eût achevé de voir les douze. Dans chacun se trouvait un apôtre entouré de tant de lumière que de sa vie elle n’avait vu un pareil éclat ni une telle magnificence. Elle s’en réjouit, et les bons anges qui l’accompagnaient toujours s’en réjouissaient avec elle. Maintenant restait encore la porte défendue ; elle se sentit une grande envie de savoir ce qui était caché là derrière, et elle dit aux bons anges : « Je ne veux pas l’ouvrir tout entière, mais je voudrais l’entre-bâiller un peu, pour que nous puissions voir à travers l’ouverture.

— Oh ! non, dirent les bons anges, ce serait un péché : la Vierge Marie l’a défendu, et il pourrait bien t’en arriver malheur. »

La jeune fille ne dit rien, mais le désir et la curiosité continuèrent à parler dans son cœur et à la tourmenter sans lui laisser de repos. Quand les bons anges furent enfin partis, elle pensa en elle-même : « Maintenant je suis toute seule ; qui me verra ? » Et elle alla prendre la clef. Quand elle l’eut prise, elle la mit dans le trou de la serrure, et,