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Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/122

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de l’eau sur la montagne, l’ange ne lui apparut pas comme à l’ordinaire et ne lui apporta pas son souper. Il en fut effrayé et chercha dans son cœur en quoi il pouvait avoir offensé Dieu, mais il ne put le découvrir. Il se précipita sur la terre et resta en prière jour et nuit, sans prendre de nourriture.

Un jour qu’il était à pleurer amèrement dans le bois, il entendit un petit oiseau qui chantait avec une voix si merveilleuse qu’il ne put s’empêcher de lui dire : « Ah ! petit, que tu chantes gaiement ! Le Seigneur n’est pas en courroux contre toi. Hélas ! si tu pouvais me dire en quoi je l’ai offensé, je ferais pénitence, et la joie rentrerait aussi dans mon cœur. »

L’oiseau lui répondit : « Tu as commis une mauvaise action en condamnant un pauvre pécheur qu’on menait à la potence ; c’est pourquoi le Seigneur est courroucé contre toi, car à lui seul appartient le jugement. Cependant, si tu fais pénitence et si tu te repens de ton péché, il te pardonnera. »

L’ermite vit alors l’ange debout devant lui et tenant à la main un bâton de bois sec. L’ange lui dit : « Tu porteras ce bois sec jusqu’à ce qu’il en sorte trois pousses vertes, et la nuit, quand tu voudras dormir, tu le mettras sous ta tête. Tu mendieras ton pain aux portes et tu ne resteras pas plus d’une