Aller au contenu

Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
147

portait ; peu m’importe ce que tu feras, les oiseaux m’en font plus d’une fois autant.

— Non pas, non pas, dit Tom Pouce ; mettez-moi en bas bien vite. »

L’homme le prit et le posa par terre, dans un champ près de la route ; il courut un instant parmi les mottes de terre, et tout d’un coup il se plongea dans un trou de souris qu’il avait cherché exprès. « Bonsoir, messieurs, partez sans moi, » leur cria-t-il en riant. Ils voulurent le rattraper en fourrageant le trou de souris avec des baguettes, mais ce fut peine perdue : Tom s’enfonçait toujours plus avant, et la nuit étant tout à fait venue, ils furent obligés de rentrer chez eux en colère et les mains vides.

Quand ils furent loin, Tom Pouce sortit de son souterrain. Il craignait de se risquer de nuit en plein champ, car une jambe est bientôt cassée. Heureusement il rencontra une coque vide de limaçon. « Dieu soit loué ! dit-il, je passerai ma nuit en sûreté là dedans ; » et il s’y établit. Comme il allait s’endormir, il entendit deux hommes qui passaient, et l’un disait à l’autre : a Comment nous y prendrions-nous pour voler à ce riche curé son or et son argent ?

— Je vous le dirai bien, leur cria Tom Pouce.

— Qu’y a-t-il ? s’écria un des voleurs effrayés ; j’ai entendu quelqu’un parler. »