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Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/237

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rive, l’appela de nouveau, adressa à l’ondine les plus violentes injures, mais on ne lui lit aucune réponse. Le miroir de l’eau restait tranquille, et la face à demi pleine de la lune la regardait sans faire un mouvement.

La pauvre femme ne quittait point l’étang. D’un pas précipité, sans prendre de repos, elle en faisait et en refaisait le tour, tantôt en silence, tantôt en poussant de grands cris, tantôt en murmurant à voix base. Enfin ses forces furent épuisées, elle s’affaissa sur la terre et tomba dans un profond sommeil. Bientôt elle eut un rêve.

Elle montait tout inquiète entre deux grandes masses de roches ; les épines et les ronces piquaient ses pieds, la pluie battait son visage et le vent agitait ses longs cheveux. Quand elle eut atteint le sommet de la montagne, un aspect tout différent s’offrit à elle. Le ciel était bleu, l’air tiède, la terre s’abaissait par une pente douce, et au milieu d’une prairie verdoyante et tout émaillée de fleurs était une jolie cabane. Elle s’en approcha et ouvrit la porte ; au dedans était assise une vieille en cheveux blancs qui lui fit un signe gracieux. Au même instant la pauvre femme s’éveilla. Le jour était déjà levé, et elle se décida à faire aussitôt ce que lui conseillait son rêve. Elle gravit péniblement la montagne, et elle trouva tout semblable à ce qu’elle avait vu dans la nuit. La vieille