Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/270

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— N’est-ce que cela ? répondit le tailleur ; c’est un jeu d’enfant dans mon pays. » Et fouillant à sa poche il prit son fromage mou et le serra dans sa main de façon à en faire sortir tout le jus. « Eh bien ! ajouta-t-il, voilà qui te vaut bien, ce me semble. -»

Le géant ne savait que dire et ne comprenait pas qu’un nain pût être si fort. Il prit un autre caillou et le lança si haut que l’œil le voyait à peine, en disant : a Allons, petit homme, fais comme moi.

— Bien lancé ! dit le tailleur, mais le caillou est retombé. Moi, j’en vais lancer un autre qui ne retombera pas. » Et prenant l’oiseau qui était dans sa poche, il le jeta en l’air.

L’oiseau, joyeux de se sentir libre, s’envola à tire d’aile, et ne revint pas. « Qu’en dis-tu, cette fois, camarade ? ajouta-t-il.

— C’est bien fait, répondit le géant, mais je veux voir si tu portes aussi lourd que tu lances loin. » Et il conduisit le petit tailleur devant un chêne énorme qui était abattu sur le sol. « Si tu es vraiment fort, dit-il, il faut que tu m’aides à enlever cet arbre.

— Volontiers, répondit le petit homme, prends le tronc sur ton épaule ; je me chargerai des branches et de la tête, c’est le plus lourd. »

Le géant prit le tronc sur son épaule, mais le petit tailleur s’assit sur une branche de sorte que