Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/275

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un peu fatigué, il se coucha sur le gazon et s’endormit. Les gens qui passaient par là se mirent à le considérer de tous côtés et lurent sur sa ceinture : Sept d’un coup ! « Ah ! se dirent-ils, qu’est-ce que ce foudre de guerre vient faire ici au milieu de la paix ? Il faut que ce soit quelque puissant seigneur. » Ils allèrent en faire part au roi, en ajoutant que, si la guerre venait à éclater, ce serait un utile auxiliaire qu’il faudrait s’attacher à tout prix. Le roi goûta ce conseil et envoya un de ses courtisans au petit homme pour lui offrir du service aussitôt qu’il serait éveillé. L’envoyé resta en sentinelle près du dormeur, et, quand celui-ci eut commencé à ouvrir les yeux et à se tirer les membres, il lui fit ses propositions, « J’étais venu pour cela, répondit l’autre, et je suis prêt à entrer au service du roi. » On le reçut avec toutes sortes d’honneurs, et on lui assigna un logement à la cour.

Mais les militaires étaient jaloux de lui et auraient voulu le voir mille lieues plus loin. « Qu’est-ce que tout cela deviendra ? se disaient-ils entre eux ; si nous avons quelque querelle avec lui, il se jettera sur nous et en abattra sept à chaque coup. Pas un de nous ne survivra. » Ils se résolurent d’aller trouver le roi et de lui demander tous leur congé. « Nous ne pouvons pas, lui dirent-ils, rester auprès d’un homme qui en abat sept d’un coup. »

Le roi était bien désolé de voir ainsi tous ses