Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
39

pense. » Et, prenant les têtes des enfants, il les replaça sur leurs épaules et frotta les blessures avec leur sang : au même moment ils revinrent à la vie, et se remirent à sauter et à jouer, comme si rien n’était arrivé.

Le roi était plein de joie. Quand il entendit revenir la reine, il fit cacher Jean et les enfants dans une grande armoire. Lorsqu’elle entra, il lui demanda : « As-tu prié à l’église ?

— Oui, répondit-elle, et j’ai constamment pensé au fidèle Jean, si malheureux à cause de nous.

— Chère femme, dit-il nous pouvons lui rendre la vie, mais il nous en coûtera celle de nos deux fils. »

La reine pâlit et son cœur se serra ; cependant elle répondit : « Nous lui devons ce sacrifice à cause de son dévouement. »

Le roi, charmé de voir qu’elle avait pensé comme lui, alla ouvrir l’armoire et fit sortir le fidèle Jean et les deux enfants : « Dieu soit loué ! ajouta-t-il, il est délivré, et nous avons nos fils. » Et il raconta à la reine tout ce qui s’était passé. Et ils vécurent tous heureux ensemble jusqu’à la fin.