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comtes et les ducs allaient et venaient en qualité de simples serviteurs : ils lui ouvrirent les portes, qui étaient d’or massif. Et quand il fut entré, il vit sa femme assise sur un trône qui était d’or d’une seule pièce, et haut de mille pieds ; elle portait une énorme couronne d’or de trois coudées, garnie de brillants et d’escarboucles : d’une main elle tenait le sceptre, et de l’autre le globe impérial ; à ses côtés étaient placés sur deux rangs ses gardes, tous plus petits l’un que l’autre, depuis les plus énormes géants, hauts de mille pieds, jusqu’au plus petit nain, qui n’était pas plus grand que mon petit doigt.

Devant elle se tenaient debout une foule de princes et de ducs. L’homme s’avança au milieu d’eux, et dit : « Femme, te voilà donc impératrice !

— Oui, dit-elle, je suis impératrice. »

Alors il se plaça devant elle et la contempla ; puis quand il l’eut considérée un instant : « Ah ! femme, dit-il, quelle belle chose que de te voir impératrice !

— Mon homme, dit-elle, que fais-tu là planté ? Je suis impératrice, je veux maintenant être pape ; va trouver la barbue.

— Ah ! femme, dit l’homme, que demandes-tu là ? tu ne peux pas devenir pape ; il n’y a qu’un seul pape dans la chrétienté ; la barbue ne peut pas faire cela pour toi.