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LES LORTIE

intrigués et ne s’en cachaient pas. Marcel surtout, à qui monsieur Bernard, après avoir eu une longue conversation à huis clos avec Bob, avait demandé de revenir le soir avec Ninette, se demandait ce qui flottait dans l’air.

— Mes enfants, leur dit monsieur Bernard, c’est à un petit conseil de famille ou, si vous préférez, à un petit conseil de guerre, que vous allez assister tout-à-l’heure.

— Un conseil de guerre ! s’étonna Marcel. À quel propos ?

— Tu verras ça quand ce sera le temps, mon petit Marcel, et je te promets que tu ne t’embêteras pas.

— Vous attendez quelqu’un d’autre ? demanda Ninette.

— Oui, deux personnes.

Et en effet, quelques instants plus tard, Bob arrivait.

Si, en le voyant entrer, Ninette éprouva quelque surprise, elle n’en laissa rien voir. Elle lui serra la main, s’enquit de sa santé, le félicita sur sa bonne mine, bref agit avec lui comme avec un vieux camarade perdu de vue depuis longtemps, qu’elle revoyait avec plaisir mais sans la moindre émotion. Bob, lui, fut gauche, un peu éberlué, et ne parvint pas à cacher le désarroi dans lequel le plongeaient l’aisance, la cordialité de Ninette.

— Et voilà, dit monsieur Bernard lorsque Bob fut assis, notre petit conseil de guerre devrait être bientôt au grand complet. Gaston ne devrait plus tarder.

— Comment, fit Marcel, Gaston est dans le secret des dieux ?

— Pas plus que toi, Marcel, mais il le sera tout-à-l’heure. C’est un homme de bon conseil et nous