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LES LORTIE

Sénécal regarda Bob comme s’il n’avait pas compris.

— Oui, confirma Bernard, elle a tenté de s’empoisonner. Je ne peux pas vous dire comment ça tournera ; les médecins eux-mêmes n’osent pas garantir qu’ils la sauveront.

— Autant que possible, Sénécal, intervint Bob, pas un mot de cette affaire-là ! Il vaut beaucoup mieux que ça ne se sache pas.

— Ben écoutez donc, vous autres, s’il vaut mieux que ça se sache pas, je me demande bien pourquoi vous êtes venus me le raconter !

— Sans doute parce que vous êtes l’un des principaux intéressés, laissa tomber Bernard.

Sénécal, de plus en plus mal à l’aise, s’écria :

— L’un des principaux intéressés ! Où est-ce que vous allez chercher ça ? Suzanne Legault, je la connais, oui, mais je la connais pas plus que bien du monde.

— Voyons, dit Bob, c’est pas la peine de nous faire perdre notre temps. Tu ferais bien mieux de mettre tes cartes sur la table, Léon Sénécal ; ça irait plus vite.

— Hein, quoi ?

— Si elle a essayé de se détruire, c’est parce qu’elle se savait compromise dans une vilaine affaire !

— Oui, approuva Bernard, une vilaine affaire où vous m’avez l’air d’être bien plus compromis qu’elle, mon cher monsieur.

Sénécal avait pâli.

— Moi ? dit-il.

— Oui, toi !

— Mais… quelle affaire ?