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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

de beaucoup de ces préjugés étroits qui forment la substance de ce qu’on est convenu d’appeler l’ « esprit bourgeois ». Mais il est né de parents bourgeois ; il a grandi parmi les bourgeois de Paris ; l’atavisme et la première éducation ont leur poids aussi, qui se fait sentir surtout à l’époque de la maturité. Molière a trente-six ans quand il revient de province en lui, alors, c’est le « bourgeois de Paris » qui domine. Et sa philosophie est bien celle d’un bourgeois, de sens rassis et d’esprit pratique, pour qui l’usage présent fait loi, non la tradition qui nous tire au passé, ni l’utopie qui préjuge de l’avenir. Il tranche la question du féminisme avec son bon sens, c’est-à-dire en prenant un moyen terme.

Les prudes et les dévots se liguent-ils avec les « barbons » et les « mégères » du vieux temps pour dénier à la femme les honnêtes libertés qu’elle a conquises de-