des maris et des pères ; il y en eut aussi, et surtout, de la part des dévots[1]. La préciosité prit une allure combative, soit qu’elle se défendît, soit qu’elle attaquât, et l’on peut s’en apercevoir au ton que l’abbé de Pure prête à ses héroïnes. Celles-ci parlent en militantes, elles revendiquent des droits, elles flétrissent « ces grossières lois de jadis qui obligeaient les femmes à cette horrible servitude à l’égard de leurs maris » ; elles se félicitent de ce que « la politesse du temps, prenant force de celle des esprits, ait voulu pénétrer le ministère des mariages ». Madeleine de Scudéry elle-même, malgré sa réelle distinction, ne put s’empêcher de revendiquer contre la tyrannie maritale. On soupçonne à quel degré de ridicule purent tomber les habituées des
- ↑ Notez que Molière mentionne formellement ce fait dès la première pièce où il aborde la question des droits de la femme (Cocu imaginaire, sc. i).