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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/8

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divers, de conserver leur confiance et d’obtenir leur concours.

Si notre révolution s’était accomplie en restant dans le domaine de la politique et en ne touchant qu’à telle ou telle partie de nos institutions civiles, nous n’aurions, en notre qualité de pasteurs, aucun motif de manifester nos opinions. Mais d’abord la révolution s’est faite au nom d’une question religieuse ; et l’on ne saurait se dissimuler que plusieurs personnes ont, par une confusion étrange, compris dans leur haine contre les jésuites, tout ce qui tenait de près ou de loin au mouvement religieux dont nous sommes les témoins. Vous savez aussi comment l’intolérance religieuse sous les formes les plus prononcées, a, dans quelques lieux, souillé notre beau pays.

Dans de telles circonstances, il serait impossible de se taire ; mais il faut qu’on sache pourquoi nous parlons.

Un pasteur ne doit être l’homme d’aucun parti ; car il est, pour l’amour de Christ, le serviteur de tous ses paroissiens, afin de les amener au salut. Il évitera donc ce qui pourrait les empêcher de recourir à son ministère, et rejetant loin de lui toute acception de personnes, il se fera « tout à tous » dans l’esprit de l’apôtre « pour en gagner quelques-uns.) Il ne renoncera pas pour cela à ses droits de citoyen ; il ne craindra pas non plus d’exprimer dans l’occasion sa manière d’envisager les questions politiques en montrant comment les principes de la justice éternelle y trouvent leur application ; mais il faudra qu’il le fasse toujours dans un esprit de charité et de sage modération. Se gardant avec soin de fournir des armes aux ennemis de l’Évangile par des discours ou des démarches imprudentes, dans la persuasion que