τὸ μὴ τοιοῦτον, ὡς ἀλλότριον νομίζοντες. est proindè, non is qui vulgareis multitudinis deos tollit ; sed is qui multitudinis opiniones diis adhibet. Non enim germanæ prænotiones sunt, sed suspiciones falsæ, ea quæ de diis ab hominibus è vulgo traduntur. Arbitrantur quippè et malis detrimenta maxima ; et bonis præsidia à diis advenire : siquidem propriis virtutibus, seu affectibus innutriti, simileis sui deos admittunt, et quicquid affectuum suorum non est, id existimant ab ipsis alienum[1].
En tout cas, cette contradiction ne regarde point Lucrèce : et si je l’ai rapportée, c’est pour faire voir le mal et le bien de son critique.
- ↑ Diog. Laërt., lib. X. (num. 123, 124), pag. 46, tom. V Operum Gassendi.
LUGO (François de), frère aîné du cardinal de ce nom, duquel je parle ci-dessous, naquit à Madrid, l’an 1580, et se fit jésuite à Salamanque, l’an 1600. Il se plaisait tant à s’humilier, qu’après avoir enseigné la philosophie, il demanda à ses supérieurs l’emploi d’expliquer les rudimens de la grammaire, ce qu’il obtint. Ayant ensuite enseigné la théologie, il demanda d’être envoyé dans les Indes, afin d’enseigner le catéchisme et la grammaire aux infidèles. Mais on l’employa à des choses plus relevées ; on lui donna une chaire de théologie dans la ville de Mexique, et dans celle de Sainte-Foi. Comme il vit que les charges qu’on lui donnerait en ce pays-là ne répondraient point à l’humilité où il voulait vivre, il demanda qu’on le renvoyât en Espagne. Il perdit en y retournant la plus notable partie de ses commentaires sur la Somme de Thomas d’Aquin (A). Il fut député à Rome par la province de Castille, pour assister à la huitième assemblée générale des jésuites ; et il s’arrêta là après la clôture de cette assemblée, pour y exercer deux charges, celle de censeur des livres que les jésuites publiaient, et celle de théologien du général. Mais voyant que l’on faisait de jour en jour plus de cas de lui, depuis que son frère était cardinal, il s’en retourna en Espagne, où il fut recteur de deux colléges. Il mourut le 17 de décembre 1652[a]. Il est auteur de plusieurs ouvrages (B). Si l’on ne veut pas croire ce qu’on vient de lire de l’humilité de ce jésuite, je n’en ferai point de procès aux incrédules.
- ↑ Tiré de Nathanaël Sotuel, Biblioth. societ. Jesu, pag. 255.
(A) Il perdit la plus notable partie de ses Commentaires sur la Somme de Thomas Aquin. ] Il pensa être pris lui-même par les Hollandais. Dùm renavigat in Hispaniam classe ab Hollandis interceptâ, ipse quidem in terram evasit in insulâ Cubæ, sed maximæ partis Commentariorum suorum in totam Summam theologicam sancti Thomæ jacturam fecit[1].
(B) Il est auteur de plusieurs ouvrages. ] On en va voir les titres, et l’on connaîtra par-là qu’il a écrit sur les mêmes choses que son frère. Commentarii in primum partem sancti Thomæ de Deo, Trinitate et Angelis, à Lyon, 1647, deux vol. in-folio ; de Sacramentis in genere, Baptismo, Confirmatione, et sacrâ Eucharistiâ, à Venise, 1652, in-4o. ; Discursus prævius ad Theologiam moralem, sive de Principiis moralibus actuum humanorum, à Madrid, 1643, in-4o. ; Quæstiones morales de Sacramentis ; à Grenade, 1644, in-4o.[2].
LUGO (Jean de), jésuite espagnol et cardinal, naquit à Madrid le 25 de novembre 1583.