composée d’excellens livres qu’il avait apportés de Constantinople. Le sénat l’avait honoré [a] du droit de bourgeoisie, et le fit enterrer aux frais du public. Son tombeau de marbre, dans l’église des carmes, a été ruiné par les injures du temps, et n’a pas été rétabli [b]. Notre Lascaris est auteur de quelques ouvrages (A).
(A) Il est auteur de quelques ouvrages. ] Ils roulent sur la grammaire grecque. Alde Manuce les imprima avec quelques autres petits écrits de même nature en grec et en latin. Outre cela Lascaris a fait un recueil des hommes doctes qui ont fleuri anciennement dans la Sicile [1].
- ↑ Le jésuite Hiérôme Raguza l’a inséré dans ses Éloges des Siciliens, livre imprimé à Avignon, l’an 1690.
LASCARIS (Jean) [* 1] se surnommait Rhyndacénus [a], et était de la maison de Lascaris, qui a donné des empereurs de Constantinople. Il se réfugia en Italie après la destruction de l’empire d’orient au XVe. siècle, et fut reçu par Laurent de Médicis avec beaucoup de bonté. Ce grand fauteur des savans le jugea propre à rassembler les meilleurs livres qui fussent en Grèce, et pour cet effet il le députa au sultan (A). Cette députation fut suivie d’un heureux succès ; car le grand-seigneur permit à Lascaris de fouiller dans toutes les bibliothéques, et par ce moyen une infinité de rares trésors de littérature furent transportés en Italie. Après cela Lascaris passa en France [* 2], et s’y fit estimer de Louis XII, qui l’envoya à Venise, en qualité d’ambassadeur (B). Il s’en alla à Rome sous le pontificat de Léon X, et fit encore un voyage en Grèce, d’où il amena quelques jeunes gentilshommes pour être élevés dans le collége que l’on fonda au mont Quirinal, afin de conserver la bonne prononciation de la langue grecque [b]. Il retourna en France sous le règne de François Ier. (C), et après s’y être arrêté quelque temps, il repassa en Italie, et mourut à Rome, perdu de goutte, à l’âge d’environ quatre-vingt-dix ans. Il fut enterré dans l’église de Sainte-Agathe. Quoiqu’il n’eût pas un revenu fixe, il eut toujours de quoi fournir à ses dépenses, et cependant il n’était point attentif à ses affaires domestiques, et il se plaisait à vivre somptueusement. Sa paresse ne lui permit pas de composer beaucoup de livres [c] (D). Il entendait bien le latin, et n’avait pas dédaigné d’être correcteur d’imprimerie (E). Il faudra examiner la relation du Giraldi (F).
J’ai oublié, je ne sais comment, une chose qui méritait d’être rapportée, c’est qu’il « a le premier trouvé, ou au moins