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MENDOZZA. MESPLÈDE.

croyait y avoir aussi travaillé, n’étaient point du corps de la faculté [1].

  1. Du Pin, Biblioth., tom. XI, pag. 127, édition d’Amsterdam.

MENDOZZA (Juan-Gonzales de), religieux augustin de la province de Castille, fut choisi par le roi d’Espagne, pour ambassadeur auprès de l’empereur de la Chine, l’an 1584. Il fut fait évêque de Lipari en Italie, l’an 1593, évêque de Chiapa dans la Nouvelle-Espagne, l’an 1607, et évêque de Popajan aux Indes Occidentales, l’an 1608. Il composa en espagnol une Histoire de la Chine (A), qui a été traduite en plusieurs langues [a]. La version française, faite par Luc de la Porte, Parisien, docteur en droit, fut imprimée à Paris, l’an 1589, in-8o.

  1. Tiré de Philippe Élssius, Encomast. Augustin., pag. 379.

(A) Il composa une Histoire de la Chine. ] On s’en pourra faire une idée générale par le seul titre de la traduction française. Le voici : Histoire du grand royaume de la Chine, situé aux Indes Orientales, divisée en deux parties, contenant en la première, la situation, antiquité, fertilité, religion, cérémonies, sacrifices, rois, magistrats, mœurs, us, lois, et autres choses mémorables dudit royaume : et en la seconde, trois voyages faits vers icelui, en 1577, 1579 et 1581, avec les singularitées plus remarquables y vues et entendues ; ensemble un itinéraire du nouveau monde, et le découvrement du nouveau Mexique, en l’an 1583.

MESPLÈDE (Louis), dominicain français [* 1], et provincial de son ordre dans la province de Languedoc, au XVIIe. siècle, a publié quelques livres (A), comme on le verra ci-dessous.

  1. * Leclerc dit que Mesplède était de Cahors et mourut en 1635. Il renvoie au surplus aux Scriptores ordinis prædicatorum des pères Quétif et Échard.

(A) Il a publié quelques livres. ] Il fit imprimer à Paris en 1643, Catalania Galliæ vindicata, sive Dissertatio historica de legitimo regum Francorum in eam provinciam imperio, in-8o. M. Chantereau le Febvre assure que c’est un livret rempli de doctes et utiles recherches qui tendent à connaître le droit que la couronne de France a sur le comté de Catalogne et la ville de Barcelone, et à prouver la supposition et fausseté des titres que les ennemis de la couronne produisent contre elle, pour mettre à couvert l’usurpation qu’ils ont faite de ce comté à son préjudice [1]. Pendant que le père Mesplède était provincial, il adressa un écrit au chapitre général de son ordre, pour marquer la réformation qu’il croyait qu’on y devait introduire [2]. Il fit approuver cet écrit par cinq professeurs, dont trois étaient prieurs. J’en citerai un passage, qui nous apprendra les divisions des dominicains. « La doctrine de saint Thomas suffirait seule pour former des grands hommes, si on l’enseignait toute pure et telle qu’elle est dans sa source. Mais je crains qu’en nous faisant suivre les ruisseaux, on ne nous fasse boire une eau trouble. Notre méthode ordinaire d’enseigner la philosophie et la théologie est très-mauvaise ; nous ne nous attachons point aux sources. On dispute dans les écoles de saint Thomas sur le vrai sens de sa doctrine, et nos auteurs écrivent les uns contre les autres avec autant de chaleur que faisaient autrefois les scolistes et les thomistes.... Nous nous détruisons nous-mêmes. Les nations prennent aveuglément parti les unes contre les autres. Les nouveaux interprètes condamnent les anciens. Cajetan ne pense qu’à réfuter Capréolus, Hervée, et les autres qui l’ont pré-

  1. Chantereau le Febvre, Question historique si les Provinces de l’ancien royaume d’Austrasie doivent être appelées terres de l’Empire, pag. 821, édition de Paris, 1644, in-8°.
  2. Voyez l’Errata de l’histoire des Congrég., de Auxil., pag. 46, édition de Liége, 1702, in-8°.