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PATERCULUS.

rite et par leurs charges (A). Il était tribun de soldats lorsque Caïus César, petit-fils d’Auguste, s’aboucha avec le roi des Parthes dans une île de l’Euphrate, l’an 753 [a]. Il commanda la cavalerie en Allemagne, sous Tibère, et il accompagna ce prince pendant neuf années consécutives dans toutes ses expéditions [b]. Il en reçut des récompenses honorables [c]. On trouve qu’il fut élevé à la préture (B), mais non pas à des dignités plus relevées. Les louanges qu’il donne à Séjan (C) font conjecturer avec quelque vraisemblance qu’il fut regardé comme l’ami de ce favori [d], et par conséquent qu’on l’enveloppa dans sa ruine. Il composa un abrégé de l’histoire romaine qui est très-curieux (D), et il promettait une histoire plus étendue [e]. Les éloges qu’il donne à Tibère sont excessifs ; et il entendait si bien l’art de flatter cet empereur, qu’on croit qu’il n’oublia pas de dire du mal de Germanicus (E). Il n’est pas vrai qu’un annaliste de Rome ait été nommé Cnéius Velléius (F), comme Glandorp se l’imagine. J’aurai quelques fautes à marquer à M. Moréri (G).

  1. Vell. Paterculus, lib. II, cap. CI.
  2. Voyez la remarque (B).
  3. Voyez la même remarque.
  4. Dodw. Annales Velleiani, num. 30.
  5. Paterculus, lib. I, cap. XLVIII, CIII, et passim alibi.

(A) Ses ancêtres furent illustres par leur mérite et par leurs charges. ] Voici ce qu’il dit, en parlant de la guerre sociale : Neque ego verecundiâ domestici sanguinis gloriæ quidquam, dùm verum refero, subtraham, quippé multùm Minatii Magii, atavi mei, Asculanensis, tribuendum et memoriæ : qui nepos Decii Magii, Campanoram principis, celeberrimi et fidelissimi viri, tantam, hoc bello : Romanis fidem præstitit, ut cum legione, quam ipse in Hirpinis conscripserat, Herculaneum simul cum T. Didio caperet, Pompeios cum L. Sullâ oppugnaret, Cosamque occuparet, cujus de virtutibus cùm alii, tùm maximè dilucidèque Q. Hortensius in Annalibus suis retulit : cujus pietati plenam populus R. gratiam retulit ; ipsum viritim civitate donando, duos filios ejus creando prætores, cùm seni adhuc crearentur [1]. Il y a là quelque chose de fort singulier touchant les degrés de génération. Paterculus, né l’an de Rome 735, compte pour son quatrième aïeul Minatus Magius, qui à la tête d’une légion qu’il avait levée assiégea et prit des villes environ l’an 664, et qui était petit-fils de Décius Magius, dont la fidélité pour les Romains fut si éclatante dans Capoue, l’an 538. D’un côté voilà cinq générations dans l’espace de 71 ans, et de l’autre n’en voilà que deux dans l’espace de 126 années. Il y a, ce me semble, plus de difficultés dans les cinq générations que dans les deux, et peut-être faudrait-il conjecturer qu’atavus a été fourré par les copistes à la place d’avus, ou bie qu’atavus ne se prenait pas régulièrement en toutes rencontres pour l’aïeul du bisaïeul. M. Dodwel a entendu bisaïeul par atavus [2]. Si la conjecture dont je parle était vraie, faudrait dire que Paterculus n’était issu de Décius Magius que du cot maternel ; car il n’y a point de doute que le Caius Velléius, dont il fait mention dans le chapitre LXXVI du IIe. livre, ne fût son grand-père paternel, et différent de Minatius magius. Rapportons ce passage afin de faire connaître tout ce que l’on sait de ses ancêtres. Quod alieno testimonium redderem, in eo non fraudabo avum meum : quippe C. Velleius, honoratissimo inter illos CCCLX judices loco à. Cn. Pompeio lectus, ejusdem, Marcique Bruti ac Tironis præfectus fabrûm, vir nulli secundus, in Campaniâ, digressu Nero-

  1. Paterculus, lib. II, cap. XVI.
  2. Avos similiter Vellei fuisse necesse erat Minatii Magii filios siquidem atauvas ipse fuerat Minatius. Dodwellus, Ann. Vellaianorum, n. 7.