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PEYRARÈDE.

enfans lus firent faire un tombeau et une épitaphe[a] rapportée par Aubert le Mire et par Melchior Adam[b]. Son fils Pierre Peckius, fut chancelier de Brabant, et conseiller d’état, et fit estimer sa prudence et son éloquence dans les députations dont il fut chargé auprès de l’empereur Matthias et de Henri IV. Il fit plusieurs vers latins, et entre autres : Votum pro studiis humanitatis, qui a été imprimé. Il mourut l’an 1625[c].

  1. Voyez Valère André, pag. 755, Biblioth. Belgicæ.
  2. Voyez Melchior Adam, in Vit. Jurisc., pag. 302.
  3. Valère André, Biblioth. Belgicæ, pag. 756.

(A) Ses ouvrages. ] On estime surtout son traité de Testamentis Conjugam, celui de Jure sistendi, et celui. de Juris Canonici Regulis[1]. Il y a plusieurs éditions de ses écrits, et on en fit une complète l’an 1647, Son Commentaire ad tit. d. Nautæ, etc., imprimé à Louvain l’an 1556, et à la Haye l’an 1603, fut réimprimé avec de très-bonnes notes d’Arnold Vinnius, l’an 1647. Les deux éditions précédentes étaient remplies de fautes [2]. Vinnius y ajouta Leges navales et Jus navale Rhodiorum, en grec et en latin. Cette édition a été suivie de celle d’Amsterdam 1668, in-8°. On y a joint des sommaires et quelque autre chose ; mais les correcteurs d’imprimerie n’ont pas bien fait leur devoir.

  1. Voyez Melchior Adam, in Vitis Jurisconsultorum, pag. 303.
  2. Celle-de 1647, dans le corps de toutes les Œuvres de Péckius, ne l’est pas moins.

PEYRARÈDE (Jean de)[* 1], gentilhomme gascon[a], et protestant (A), faisait de bons vers latins, et entendait bien la critique. Il se fit connaître à Paris vers le commencement du règne de Louis XIV. Il publia des remarques sur Térence, et des hémistiches qui achevaient les vers imparfaits de l’Énéide, à quoi il joignit quelques vers. Il dédia cet ouvrage à la reine de Suède [b]. Ses connections et ses conjectures critiques sur Florus ont mérité l’approbation de la Mothe-le-Vayer, qui les a suivies assez souvent, et qui l’a cité avec honneur (B). On parle quelquefois de lui dans les lettres de Balzac. J’en citerai un passage qui lui est fort honorable (C). On apprend dans une lettre qui écrivit de Paris, le 20 d’avril 1641, à Isaac Vossius[c], qu’il commençait à sentir les infirmités de la vieillesse, et que pendant trente années il avait été accablé de la mauvaise fortune, ou occupé à faire valoir son bien. Il paraît par cette lettre qu’il avait un fils[* 2].

  1. * Leclerc croit que son nom était Jean de la Peyrarède. C’est ainsi que Baillet l’appelle. Huet, qui en fait l’éloge dans son Commentarius de rebus ad eum pertinentibus, pag. 168, le nomme Peyraredus. Costar parle avec éloge de Peyrarède, dans son Mémoire des gens de lettres vivans, en 1655, imprimé dans le tome II des Mémoires de Desmelets.
  2. * La Monnoie, dans ses notes sur le n° 1489 des Jugemens des savans, de Baillet, dit que la Peyrarède n’a guère vécu au-delà de 1660 ou 1661. Joly ajoute qu’il avait alors plus de 70 ans.
  1. Il s’appellait nobilis Aquitanus dans ses ouvrages, comme l’abbé de Marolles le remarque au dénombrement des auteurs qu l’ont obligé.
  2. Voyez l’abbé de Marolles, là même.
  3. Elle est la CCCXXIVe. de celles qui ont été écrites à Jean Gérard Vossius.

(A) Protestant. ] Il l’était jusqu’à la délicatesse du zèle, si l’on veut tirer des conjectures d’une lettre de M. Balzac à M. Conrart. Mais qui vous a dit, lui demande-t-il[1], que j’avais de l’aversion pour les hu-

  1. Balzac, lettre I à Conrart, liv. I, pag. m. 25, 26.