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LE FÉRON. LE JAY. LODI.

L.

LE FÉRON. Dans cet article on dit que feu madame la duchesse de Chaulnes n’avait ni frères ni sœurs, en un mot, qu’elle était fille unique. M. le marquis de la Frète, qui vit encore aujourd’hui, ne conviendrait pas de cette proposition [1].

  1. Dans la dernière édition, au mot Féron, il y a qu’Élisabeth le Féron, mariée en secondes noces au duc de Chaulnes, était fille unique de Dreux le Feron. On ajoute que sa mère, Barbe Servien, s’était remariée à Pierre de Gruel, seigneur de la Frette… et en laissa des enfans. Nouv. Observ.

LE JAY. Cet article est défectueux, en ce que le nom de Catherine de la Boutière qui vient de mourir, et qui avait épousé feu Nicolas Le Jay » baron de Tilly, et de la Maison-Rouge, et conseiller au parlement de Paris, mort en 1700, est estropié : on l’écrit N..... de la Boutire [1]. D’ailleurs on met dans le même article la mort de feu M. Le Jay, évêque de Cahors, en 1679 ; on ne se trompe sur ce dernier article que d’environ douze ans, puisqu’il n’y a que ce temps-là que feu M. Le Jay qui succéda en l’évêché de Cahors à M. de Noailles, aujourd’hui cardinal et archevêque de Paris, est mort [2].

  1. Dans l’édition de 1725 on trouve tout au long Catherine de la Boutière. Nouv. Observ.
  2. Dans cette édition on marque que Henri-Guillaume Le Jay, nommé évêque de Cahors en 1679, mourut en 1693 : et dans l’article du cardinal de Noailles on dit qu’il fut nommé l’an 1679 à l’évêché de Cahors, et transféré à Châlons-sur-Marne l’an 1680. Nouv. Observ.

LODI. Dans l’article de Lodi, ville d’Italie, on ne parle point de l’Histoire qu’Othon Moréna a composée sur ce sujet, et qu’Acerbus Moréna son fils a continuée [1]. Cet ouvrage est, à proprement parler, l’histoire de ce que Frédéric Barberousse fit en Lombardie depuis 1154 jusqu’en 1168, principalement par rapport à la ville de Lodi. Les deux Moréna moururent avant ce prince ; ainsi ils ne purent pas pousser leur histoire plus loin. Ils étaient tous deux dans le parti de Frédéric ; d’où l’on peut légitimement conclure qu’ils n’ont pas écrit d’une manière tout-à-fait désintéressée. C’est sans doute ce qui a obligé Baronius à les maltraiter dans ses Annales ecclésiastiques : il en parle avec des termes très-désobligeans ; mais ce cardinal était encore plus partial pour le pape que les Moréna ne l’étaient pour l’empereur, quoiqu’ils écrivissent pour ainsi dire sous ses yeux. Ce qu’il y a d’avantageux pour ces deux auteurs, c’est qu’ils n’écrivirent que ce qu’ils avaient [a] vus. Leur latinité est de la nature de celle du douzième siècle, c’est-à-dire, très-mauvaise. Félix Osio, professeur de rhétorique à Padoue, a fait de longues notes

  1. Il fallait dire qu’ils avaient vus. Ceci n’est point une faute d’impression, mais un barbarisme de province tel que plusieurs autres marques ci-dessus, pag. 393 et 396. Rem. de M. Bayle.
  1. On ne parle point de l’Histoire de Moréna, dans la dernière édition, mais seulement de celle de Defendente Lodi. Elles est intitulée, Discorsi Istorici intorno la Città di Lodi, et a été imprimée à Lodi en 1629, in-4o. Nouv. Observ.