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DE LA ONZIÈME EDITION.

poëme a pour titre ; depuis, l’auteur a mis : ce poëme est intitulé. Jusqu’ici, je n’ai aperçu aucune plaisanterie un peu vive. 3o . Dans la remarque D on ne trouvait pas, en 1697, la phrase sur les Mosyniens. Les éditions postérieures sont donc augmentées et non diminuées. Cependant, dans cette même remarque D, après ce qui est dit de la pratique des Lydiens (voyez VIII, 144), on lisait les phrases que voici, et les citations indiquées par des lettrines qui s’y rapportent.

« Ces misérables destinaient une heure en plein jour à cette mollesse[a]. Je ne sais point si c’était à la cynique devant tout le monde, comme le prétend Orasius Tubero, c’est-à-dire La Mothe-le-Vayer dans la page 144 du Banquet sceptique. En ce cas-là, ils ont mérité une infâme distinction ; autrement, si on les eût distingués, on aurait donné à connaître que les anciens peuples n’étaient pas si généralement corrompus que l’ont été les siècles suivans, où toutes heures ont été bonnes pour cette brutalité, et où presque aucune nation n’a eu rien à reprocher aux autres. Toute chair a corrompu sa voie ; c’est le pis aller[b] continuel des jeunes gens. Les confesseurs en sauraient que dire ; voyez la 7°. satire de Juvénal[c]. Le ministre Pierre Cayet[d] fut déposé parce qu’on le crut auteur d’un livre où l’on exhortait les magistrats à tolérer les bordels, afin d’éviter le péché de mollesse qui régnait partout, et qui état, selon lui, le péché que Dieu défend dans le Décalogue ; au reste, etc. »[1].

  1. Érasme explique le proverbe Λυδὸς ἐ μεσημϐαίρ. Lydus in meridie in hominem insatiatæ aut etiam intempestivæ libidinis. Et il ajoute : Narrant Lydos adeò libidine perditos fuisse, ut non tantùm noctu vacarent voluptati venereæ, verùm etiam ipso meridie lascivirent, manibus fœdum opus peragentes. Chil.-2, centur. 6, n°. 94.
  2. L’âne ne pouvait pas se subvenir à soi-même, comme font beaucoup... de personnes, lesquelles dans ces fâcheuses contraintes ont recours aux armes naturelles,

    et quod restat in rebus egenis
    Sæpé manu liquido distendant nectare collas.

    Orasius Tubero, Dialog. sur les ânes, page 299.

  3. ..... Non est leve tot puerorum
    Observare manus oculosque in fine trementes.
    Juven. Sat. 7, v. 240.

  4. Voyez son article, remarque B.
  1. Bayle, non-seulement n’a pas distingué pour l’ordre alphabétique de ses articles, les V des U, il a considéré l’Y comme un I, et les articles appartenans aux lettres I, J, Y, sont rangés comme s’ils s’écrivaient par un I. Ainsi l’article Yse se trouve au tome VIII, page 421, et précède