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DISCOURS PRÉLIMINAIRE

Rotterdam confèrent à Prosper Marchand le soin de diriger leur nouvelle édition, qui, commencée en juillet 1714, ne fut achevée qu’en 1720. C’est de cette dernière année qu’elle porte la date ; elle est en quatre volumes, dont la pagination est continuée de 1 à 3132, non compris les titres, préliminaires et tables[1]. Les deux versions de l’article David sont à la suite l’une de l’autre.

On trouve à la fin du quatrième volume I, des Articles obmis pendant le cours de cette troisième édition ; II, des Articles communiqués à l’auteur, (ces articles sont au nombre de huit) ; III, des Remarques critiques sur quelques endroits de ce dictionnaire communiquées par diverses personnes.

Cette disposition n’est pas sans inconvénient. Pour s’assurer de l’existence d’un article et de ce qui le concerne, il faut consulter l’ouvrage en quatre endroits.

Les articles obmis se composent, en général, d’articles dans lesquels les citations ne sont pas remplies. Bayle, en composant ses articles, ne s’amusait pas à transcrire le texte des auteurs qu’il citait ; il se contentait d’en copier les premiers mots qu’il faisait suivre de points, et de cette phrase à l’imprimé jusqu’à (tel mot) inclusivement ( ou exclusivement ). Lors de l’impression, il fesait remplir les lacunes en communiquant les livres de sa bibliothéque, ou en fournissant copie des passages[2] ; mais la bibliothéque de Bayle n’existait plus lorsque Prosper Marchand s’occupa de la réimpression du Dictionnaire. Il eut beau faire, il ne put se procurer tous les ouvrages cités par Bayle. Dans l’espoir de les avoir avec le temps, il prit le parti de garder, pour la fin de l’ouvrage, les articles qu’il se trouvait hors d’état de compléter. Malgré ses soins, il ne parvint à se procurer qu’un très-petit nombre des volumes qui lui étaient nécessaires ; c’est ce qui explique pourquoi, dans l’édition de 1720, quelques-uns seulement des articles obmis sont sans lacune, et pourquoi tous les autres en ont.

  1. Michel Bohm, dont le nom seul se voit soit sur les frontispices, soit au bas de l’épître dédicatoire, ne comptant pour rien la réimpression de Genève, intitula la sienne, troisième édition.
  2. Voici un accident qui est résulté de cette disposition. Bayle, dans la remarque E de son article Gombauld, ayant dit que Despréaux ne fait aucun cas des sonnets de ce poëte, cite les vers de l’Art poëtique : mais depuis 1683 l’Art poëtique porte

    À peine dans Gombauld, Maynard et Malleville
    En peut-on admirer deux ou trois entre mille.

    Boileau avait d’abord mis : en peut-on supporter, etc. ; et c’est ce texte, comme je l’ai remarqué (tome VII, page 120), que Bayle dut avoir présent à la pensée quand il écrivait son article Gombauld.