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DE LA ONZIÈME ÉDITION.

par les traducteurs anglais du Dictionnaire de Bayle. Sur près de quatorze cents articles que contient l’ouvrage de Chaufepié, cinq cents environ sont entièrement de lui. Chaufepié, ministre et prédicateur calviniste, respecte les caractères dont il est revêtu, chose très-louable sans contredit ; mais n’ayant pas l’indépendance de Bayle, son style n’en a pas le piquant. La seule édition qui ait été faite du Dictionnaire de Chaufepié n’est pas encore épuisée. Ce serait une témérité que de le réimprimer. C’eût été une grande maladresse que de refondre son ouvrage dans celui de Bayle. Rédigés dans la même forme, les deux livres diffèrent tout-à-fait dans le fonds, et très-souvent sont complétement disparates.

GUIB (Jean-Frédéric), docteur en droit à Orange, au commencement du XVIIIe. siècle, a fait insérer dans les Nouvelles littéraires du 29 mai 1717, tome V, pages 348-351, des Remarques critiques sur quelques endroits du Dictionnaire de Bayle (elles portent sur les articles, Ant. Arnauld, Auberi, Bion, Espagne, Mariana). C’est sur d’autres articles (Apollinaris, Mestrezat, Le Païs et Thorius) que portent les remarques du même Guib, imprimées dans le Mercure de novembre 1722, tome II, pages 23-29. Joly n’a probablement pas eu connaissance de cet auteur ; car il ne l’a ni cité, ni dépouillé.

JOLY (Philippe-Louis), chanoine à Dijon, et dont il a déjà été question, fit imprimer, en 1748, des Remarques critiques sur le Dictionnaire de Bayle, en deux parties formant un volume in-folio. En tête de l’ouvrage il y a quelques pages consacrées à des corrections et additions. Joly n’a guère fait que copier ses devanciers, et il ne l’a pas toujours dit. Il a fallu un travail comme celui dont je me suis chargé, pour faire cette découverte. J’ai noté sur mon exemplaire de Joly tout ce qui est pris à Leclerc, Leduchat et autres, et les marges sont toutes noires. Je n’hésite pas à regarder Joly comme l’un des plus grands et des plus effrontés plagiaires. Ce qui m’autorise à le traiter si sévèrement, c’est le soin qu’il a eu tantôt de transposer des phrases de ses devanciers, tantôt de les retourner ou d’y faire tel autre changement pour dénaturer le travail d’autrui. Ainsi dans l’article Fl. de Remond, Leclerc disait : il y a mille endroits, etc. ; Joly a mis (tome II, page 675) : il y a deux cents endroits, etc. Leclerc, dans une remarque sur Nestorius, ayant écrit : comme personne n’en doute, Joly a mis : comme aucun chrétien n’en doute. Sur la