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AMBOISE.

son d’Amboise ne soit demeurée ou ne soit tombée dans l’obscurité. Le chirurgien de Charles IX était peut-être de cette branche.

(B) Son épitaphe lui donne de grands éloges. ] je ne crois pas que l’on soit fâché de la voir ici. Je la copie sur M. de Launoi :

Amboesi, pater eruditionum,
Argivâ et Latiâ madens Minervâ,
Paulinâ in Cathedrâ diserte præco,
Idemque hæreseos severe censor,
Priscorum nova norma Episcoporum,
Antistes pie, Pauperum patrone,
Custos virginitatis atque amator,
Tu quocunquè ieris, sequeris agnum.

    et autres grands et notables personnages étant près de nous ; pour par lui jouir et doresnavant user dudit titre de chevalier, en tous droits de noblesse, honneurs, autorités, priviléges, exemptions, prérogatives et prééminences en toutes et honorables assemblées, tant en jugement qu’ailleurs, ou besoin sera, comme au semblable ont accoutumé d’user les autres chevaliers créés, tant de notre main que de nos prédécesseurs rois. Si donnons en mandement à nos amez et féaux les gens tenans nos cours de parlement, baillifs, sénéchaux, prévôt, juges ou leurs lieutenans, et à tous nos amés, justiciers, officiers et sujets, chacun en droit soi, si comme il appartiendra, que ledit d’Amboise ils fassent, souffrent et laissent jouir et user pleinement et paisiblement desdits droits de chevalerie, honneurs, prérogatives, priviléges, franchises et libertés qui y appartiennent ainsi que dessus est dit, et qu’en tel cas est accoutumé. Car tel est notre plaisir. Et afin que notre présent don et octroi soit et demeure à jamais valable à la décoration dudit d’Amboise et de ses successeurs, et qu’il en soit mémoire perpétuelle, nous avons fait mettre notre scel à ces présentes. Donné à Pontoise, au mois de juillet l’an de grâce 1589, et de notre règne le seizième. Signé Henri, et sur le repli, par le roi, Potier, et à costé est écrit, visa contentor, signé Combaud, et scellé du grand sceau de cire verte en lacs de soie verte et rouge. »

    3o. Qu’Antoine d’Amboise, son fils, baron d’Hémeri, etc, épousa le 20 d’octobre de l’an 1632 Anne de la Hilière, fille de Jean Gabriel de la Hilière, gouverneur d’Amboise, et de Louise du Gast ; et qu’après avoir été lieutenant de l’artillerie en 1634, puis mestre de camp du régiment de Touraine, et gouverneur de la ville et citadelle de Trin en Piedmont, il mourut lieutenant-général des armées du roi.

    4o. Que Charles-Jules d’Amboise, son fils, aussi mestre de camp du régiment de Touraine, épousa le 22 septembre de l’an 1672 Charlotte du Gast, sa cousine.

    Et 5o. que de ce mariage est sorti Giles-Antoine d’Amboise, vivant et demeurant dans la ville d’Amboise en Touraine, où il épousa le 17 de janvier 1700 Paule Guichard, fille du maire de ladite ville, de laquelle il a un fils, et deux filles, vivans en 1716.

    On suppose dans un petit livre, intitulé Index funereus Chirurgorum Parisiensium ab anno 1315 ad annum 1714, imprimé à Trévoux, chez Estienne Ganeau, en 1714, in-12, que François, Adrien et Jacques d’Amboise[* 1] fils de Jean, étaient sortis de l’illustre maison d’Amboise[* 2] : et c’est sur cette fausse supposition, que celui qui reste aujourd’hui le seul de la postérité de François d’Amboise, usurpe les armes pleines de cette puissante maison.

    Lorsque feu M. Bayle commença à travailler à son Dictionnaire Historique, s’il m’avait consulté, il aurait traité plus exactement et plus sûrement qu’il ne l’a fait beaucoup de faits généalogiques qu’il a avancés dans son ouvrage, et qu’on n’a pas rectifiés depuis, et qui resteront contre la vérité dans toutes les éditions que l’on fera de cet excellent livre. (Tiré d’un Mémoire communiqué par M. d’Hozier, en 1716.) Rem. crit.

  1. (*) Jacques d’Amboise, frère de François, épousa Marie Longis, fille de Joseph Longis, procureur au Parlement, mourut le 5 d’août 1605, et fut enterré dans le cimetière de Saint-Nicolas-des-Champs à Paris. Il fut père d’Anne d’Amboise, fille unique, mariée avec David de Mondezir, gouverneur de la Fère en Picardie, pus lieutenant au gouvernement de Verdun.
  2. (*) M. Joannes d’Amboise, pater, Castelletti Chirurgus Regius, ex Nobilistimâ Amboesianorum gente oriundus, tres habuit filios, in suo quisque statu percelebres…. Franciscus, scilicet, Adrianus, et Jacobus. Index funereus Chirurgorum Parisiensum, p. 22, 30, 32, etc.

AMBOISE (Jacques d’), frère cadet du précédent, s’attacha à la profession de son père, et il devint très-habile ; mais après qu’il eut assez fait connaître sa capacité dans la chirurgie, il monta plus haut de quelques degrés : il devint docteur en médecine (A). Cette promotion se fit entre l’an 1582 et l’an 1597 ; car Pineau témoigne dans un livre composé en 1597 touchant les marques de virginité, qu’alors Jacques d’Amboise était docteur en médecine ; mais qu’il n’était que maître ès-arts et bachelier en chirurgie, lorsqu’avec beaucoup de dextérité, et en présence de plusieurs grands maîtres, il fit la dissection d’une femme qui avait été pendue l’an 1579, pour avoir tué son fruit[a]. Nous savons d’ailleurs qu’il n’était encore que chirurgien, l’an 1582[b], et qu’il était licencié en mé-

  1. Voyez ci-dessous la remarque (A).
  2. Mich. Thirioti Laudat. Hadr. Amboesii, 1582, apud Launoium, Historiæ Gymnasii Navarræ pag. 799.