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AMYOT.

copat, ou de faire revenir de l’enfer l’église romaine : Hi scilicet soli inter Anglos viri boni, simplices, quadrati : quos ex scelerifugio sit cognoscere, quibus ex repudio spectaculorum, juramentorum ; chorearum, alearum, et commessationum, inditum sit nomen puritanorum : reliqui verò insignes aleatores, potatores, religionis officia susque deque habentes, versati institores papistarum, ambitionibus pravis corrupti, juratores impii, homines denique vani, injusti, turpes, et omnes filii Belial..... Adeòque vel è medio tollendum ementitum hunc episcoporum ordinem, vel denuò papam revocandum ab orco[1].

  1. Grevinchovii præf. Dissert. de duabus Quæst., fol. **** iij.

AMESTRIS, femme de Xerxès, roi de Perse. Voyez la première remarque de l’article Masistes[* 1].

  1. * L’article Masistes n’existe pas.

AMYOT (Jacques), évêque d’Auxerre, et grand-aumônier de France, a été l’un des plus illustres savans du XVIe. siècle. Il était né à Melun, le 30 d’octobre 1514[* 1]. Son père et sa mère, gens de bien à la vérité, mais de fort petite condition (A), employèrent toute leur industrie pour le faire subsister à Paris, où il fit ses humanités et son cours de philosophie au collége du cardinal le Moine. Il avait l’esprit pesant[* 2] de son naturel ; mais le travail et l’application remédièrent à ce défaut. Ayant été reçu maître ès arts à l’âge de dix-neuf ans, il continua ses études sous les professeurs royaux que François Ier. avait établis. Il ouït Jacques Tusan, qui expliquait les poëtes grecs, Pierre Danès, qui professait l’éloquence, et Oronce Finé, qui enseignait les mathématiques. Il sortit de Paris à l’âge de vingt-trois ans[* 3], pour aller à Bourges avec le sieur Colin[a], qui possédait dans cette ville[* 4] l’abbaye de Saint-Ambroise (B). À la recommandation de cet abbé, il y eut un secrétaire d’état[b] qui prit Amyot chez lui, pour le faire précepteur de ses enfans[* 5]. Les progrès qu’ils firent sous ce précepteur engagèrent leur père à le recommander fortement à la princesse Marguerite, duchesse de Berry, sœur unique de François Ier. Cette recommandation fut cause qu’Amyot obtint une chaire de lecteur public en grec et en latin dans l’université de Bourges. Il fit pendant dix ans deux leçons par jour, une leçon latine le matin, et une leçon grecque l’après-midi. Ce fut pendant ce temps-là qu’il traduisit[* 6] en français les Amours de Théagène et de Chariclée[c]. Cette traduction[* 7] plut si fort à François Ier., qu’il ne tarda guère à pourvoir d’un bénéfice celui qui

  1. * En 1513, dit Leclerc.
  2. * Leclerc soutient le contraire.
  3. * Il n’en avait que vingt-deux, dit Leclerc, et c’était en 1535.
  4. * Ce ne fut pas avec Colin, remarque Leclerc, mais avec Canaye, depuis avocat célèbre.
  5. * Ce fut après avoir professé publiquement, dit Leclerc, qu’Amyot entra chez Bouchetel, c’est-à-dire, en 1545. La réputation qu’il se fit dans sa chaire lui mérita cette place chez un particulier.
  6. * Ce ne fut que depuis qu’il fut chez Bouchetel qu’il s’occupa, dit Leclerc, de traductions. Il avait d’abord traduit en vers quelques tragédies d’Euripide. Elles n’ont jamais paru.
  7. * Ce ne fut pas pour cette traduction, mais pour l’essai de celle des Vies de Plutarque, qu’Amyot obtint l’abbaye vacante par la mort de Vatable.
  1. Il a été lecteur de François Ier.
  2. Guillaume Bouchetel, sieur de Sassy.
  3. On appelle ordinairement ce livre l’Histoire Éthiopique d’Héliodore.