Tu trembles ?
C’est de froid.
Nous ne sommes pas au bout. Nous voici cependant dans la clairière que je cherchais.
Les menhirs, la fontaine, les deux chênes de chaque côté… En cet endroit, Kristol, un grand trésor est enfoui. Un homme, il y a de cela environ trois cents ans a voulu, avant de mourir, enterrer ici sa fortune.
Il aurait mieux fait de la passer à ses enfants.
Voilà ce que j’ai découvert dans mes vieux livres.
Sur mon âme, vous êtes le plus savant homme que la terre ait jamais porté.
Je ne suis pas le dernier à le croire, Kristol.
Vous êtes plus habile que le Pape !
Oui, sans avoir eu autant d’école !… Eh bien, mon ami, quand un homme est si versé dans les sciences humaines et divines, quand il sait, sans avoir eu de maître, écrire, lire et compter, écrire en français et en latin, lire de bas en haut et de haut en bas, de gauche à droite et de droite à gauche ; quand un homme comprend le langage des oiseaux, qu’il sait nuire sans pitié et faire le mal sans remords ; lorsqu’il peut guérir et les gens et les bêtes, avec les herbes qu’il recueille, le soir, à la clarté des étoiles ; quand un homme connaît tant de choses et peut accomplir tant de merveilles, ne penses-tu pas, Kristol, en vérité, que cet homme n’a au-dessus de lui que Dieu seul ?
Dieu seul sans doute, notr’ maître… le diable aussi peut-être !
Dieu seul, te dis-je : le diable lui obéit comme les autres. Eh bien. Kristol cet homme dont je te parle… c’est moi !