Vous !… C’est trop fort ! Je ne m’en doutais pas !… Première nouvelle !
Quel idiot ! [Haut].
Pourtant, depuis trois ans, tu es témoin de tous les prodiges que j’accomplis, de mes miracles, plus étonnants que ceux du saint le plus fameux ! Ne vois-tu pas, chaque jour, la foule des pauvres gens qui se pressent vers ma demeure, me suppliant de les guérir du mal de dents, de la migraine, des rhumatismes, des panaris, des maladies de peau, de la colique, de la coqueluche, de la fièvre, de tous les maux dont un homme peut souffrir ? Un temps fut où nuit et jour, ils assiégeaient ma maison, me conjurant de leur rendre la santé !
Oui, sûrement, notr’ maître ; il faut avouer pourtant qu’ils ne sont plus aussi nombreux.
C’est vrai, Kristol… à cause du saint !
Quel saint ?
Quel saint ?… Saint Guénolé !
Patron de ma mère, priez pour nous ! [Haut]. C’est un grand saint et qui me trouverait une femme, s’il le voulait.
Grand ou petit, Kristol, un saint ne doit jamais faire concurrence aux pauvres gens.
Je suis de votre avis, notr’ maître.
Il me fait une rude concurrence pourtant, saint Guénolé. Du jour où il s’est mis à faire des miracles, il m’a fait tort dans mon métier, grand tort. Bien rares sont maintenant ceux qui viennent encore me consulter… Et cependant, il me faut vivre, moi aussi !
Tout ça, c’est bien vrai, notr’ maître