Et si, également j’abandonne à de plus experts
l’examen des questions de métrique et de prosodie,
c’est pour m’occuper du Verhaeren essentiel qui,
à travers la prose, le vers libre ou l’alexandrin,
s’offre à nous avec ses fièvres, ses tortures, son
exaltation, ses espoirs et ses conjectures, et la
merveilleuse foi nouvelle qui dore les cimes de son
œuvre. De ce Verhaeren-là il fut peut-être moins
parlé jusqu’ici, mais c’est celui qui aura devant
l’avenir l’importance d’un précurseur, d’un révélateur.
Le bourg de Saint-Amand, où Émile Verhaeren naquit le 21 mai 1855, se trouve situé à l’intersection de la Flandre orientale, de la province d’Anvers et du Brabant, au bord de l’Escaut, qui domine toute la contrée. À l’horizon des plaines vastes, balayées par les vents, s’érigent