Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/112

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viendrez. Je ne suis pas de ceux qui se laissent tromper ! Je vois où vous en êtes. Aussi je me contenterai de votre promesse, Réginald. Vous me promettez, le jour où vous aurez adhéré à cette foi romaine, de me prévenir, où que vous soyez, et où que je sois ?

Les yeux du jeune homme cherchaient une hésitation, une pitié, un secours, dans ces petits yeux vifs qui interrogeaient, pressaient, ordonnaient. Il pensait : « Quelle dure condition ! Vous menacez cette conscience malade, incertaine, et vous augmentez la puissance déjà si grande de la coutume, du milieu, de la nature… Je l’aime, ce domaine dont vous voulez me dépouiller !… » Il ne dit rien de ces choses, mais seulement :

— Si vous croyez cela juste, je vous préviendrai.

— Bien, je compte que cela sera.

Le mot fut dit avec une âpreté singulière, comme une sentence de condamnation. Et l’expression du visage devint plus dédaigneuse.

— Je pense, Réginald, que les voyages pourraient utilement remplir votre congé.

— Je pars, en effet, dit froidement l’officier.