Aller au contenu

Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus grand qu’elle d’une tête, et qui avait besoin de confidence et d’appui, ce soir, comme autrefois. Elle ne cherchait pas à le détourner de ce projet de départ, non, les résolutions de Réginald étaient celles d’un homme qui sait ce qu’il veut. Même elle entrait dans le détail de l’itinéraire, en femme qui a beaucoup voyagé, pour qui les noms de villes et de pays ont un sens précis. Elle s’inquiétait.

— Comment vivrez-vous ? Vous avez vos économies que je vous ai reproché quelquefois d’avoir faites ?

— Oui, je les dépenserai. J’espère ne rien demander à personne.

— Moi, Réginald, je puis vous aider un peu. Je le ferai, car votre père ne m’a jamais blâmée, ou interrogée même au sujet de l’emploi de ce qui m’appartient : peu de chose, vous le savez.

Ses yeux, ses très beaux yeux, cernés par la fatigue, l’émotion, la fièvre, rougissaient, à mesure qu’elle approfondissait cette aventure soudaine, mais dont les causes étaient trop anciennes, hélas ! Ils pleurèrent vraiment lorsque Réginald eut avoué que Redhall pourrait