Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/143

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câlins, des yeux de France, mais où passaient trop d’idées en voyage ; son jeune visage pâle, ses cheveux bruns en brosse, ses moustaches naissantes, son menton un peu avançant comme celui du père, en proue armée, les touffes de poils frisants qui estompaient la mâchoire et les joues sans avoir encore une forme artificielle, lui donnaient un air d’étudiant convaincu, de bûcheur bien doué. Quelque chose d’élégant dans le port de la tête et la cambrure des reins, la souplesse de ses mouvements, faisaient songer à des portraits de jeunes Italiens de la Renaissance, porteurs de dagues et vêtus de pourpoints ajustés. Il embrassa sa mère, et ne répondit pas tout de suite, mais il dit :

— Venez ? Voulez-vous ? Asseyez-vous tout près de moi : j’ai besoin de votre secours.

— Ah ! quand vous êtes grands, nous sommes si peu de chose ! Moi, te secourir ? Tu crois que je puis encore te secourir ? Comme cela fait du bien !

Il prenait sa mère par la main, et la conduisait jusqu’au canapé qui était en face du bureau de M. Limerel, le long du mur. Quand elle fut assise près de lui, Félicien se pencha en avant,