Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/154

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écoute bien : je n’aimerai d’amour que celui qui me donnera un amour comme celui que j’ai rêvé…

— Enthousiaste ? ardent ? respectueux ? Marie, celui que j’ai pour toi est tout cela ensemble.

— Je veux plus, beaucoup plus.

— Pur alors ? Ah ! tu m’interroges sur mon passé de jeune homme ?… Tu me fais des crimes d’infidélités qui ne sont pas nombreuses, je t’assure.

— Tu te trompes… Je pardonnerais peut-être à celui qui me demanderait d’oublier…

— Peut-être seulement ?

— Oui, je n’ai pas encore à m’y résigner. Je ne sais pas. Mais ce que je veux, par-dessus tout, c’est qu’entre lui et moi il n’y ait pas de pensées qui séparent ; c’est que, lui et moi, nous n’ayons qu’une âme…

— Hélas ! nous y voilà ! Je tremble, Marie, que tu ne me demandes de te ressembler trop !

— Es-tu encore un chrétien ? Avons-nous la même foi ? Comprends bien ce que je veux dire. Je sais que tu continues d’aller à la messe, et que tu y accompagnerais ta femme ; je vois que, par tradition de famille, tu es, tu restes provisoirement