Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/163

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les théâtres, les livres et par cette violente nature qui a des raisons de plaisir pour trouver acceptable le doute, si misérable qu’il soit, qui peut ébranler la règle. Ces hommes animés de la charité, et savants dans la science qui fortifie, gagnaient des âmes à la vérité, pour toujours ; ils avaient le respect rapide des autres ; Félicien, tu étais de ces autres ! Ah ! quelle compensation, quelle revanche de la messe du dimanche ! On pouvait tout dire et tout sous-entendre chez toi, dans les dîners, les soirées, les visites et les thés. Ta mère désapprouvait au fond, mais par politesse elle souriait quand un des passants du monde soutenait un paradoxe, attaquait le cléricalisme en se déclarant respectueux de la foi, plaisantait les dévots, le scapulaire ou les indulgences, se déclarait hostile aux Jésuites ou aux « moines d’affaires », comme il disait, ou racontait quelque histoire grasse. Monsieur Victor Limerel ne croyait pas avancer une sottise, quand il affirmait qu’il avait assez d’honnêteté pour se passer de philosophie. Il ne songeait pas à la petite âme qui entendait tout, qui voyait vivre, et apprenait à vivre à côté du credo qu’on récite. Et voilà ta jeunesse ! »