Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/174

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de l’Hôtel des ventes, dont il était un fervent, et quelques histoires du conseiller d’État, parmi lesquelles, ce soir-là, d’après le très « rosse » M. Pommeau, il y en avait une inédite. En anglais le plus souvent, il communiquait ses jugements à Marie, près de qui il était placé. Bientôt, il devint le personnage qui doit parler, de qui on attend quelque chose de nouveau. Car c’est une loi fréquemment vérifiée, que les personnes qui peuvent intéresser les dîneurs ne sont pas mises à contribution dès le début, et que leur rôle ne commence qu’après les premiers services. On tient, avant d’écouter, avant de questionner, à faire preuve de son petit talent, à caqueter, papoter, se montrer prévenant avec le voisin ou la voisine, à épuiser quelques idées ou quelques formules que tout esprit civilisé expose volontiers à sa devanture. On venait de servir la selle de Béhague ; M. Pommeau, des automobiles, répondant tout haut à une réflexion de la chaise à côté, dit :

— Mais oui, nous avons ici monsieur Breynolds, qui connaît admirablement les Indes.

— C’est vrai, dit M. Limerel, du ton d’un piqueur