Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/203

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poitrine ; des anciens, qui avaient une moustache conquérante et passée de mode, poussaient des petits de quatre ans, bien habillés et frisés ; de jeunes ouvriers, efflanqués, entraient, le visage en lame de couteau, se balançant, cherchaient une chaise, et s’y jetaient, sans penser à s’agenouiller d’abord : ils ignoraient les politesses du lieu. Les enfants, le long de la table de communion, s’entassaient, piaulant un peu, et cela ressemblait à une garderie. Il y avait sur les degrés de l’autel, dans le chœur, assis et tournant le dos au tabernacle, des hommes et des jeunes gens, qui tenaient dans leurs bras, ou sur leurs genoux, des instruments de musique. Un missionnaire monta en chaire. L’abbé aux yeux d’ombre, qui s’était assis près de Réginald, se pencha et dit :

— Ceux-ci, dans le chœur, sont venus du Grand-Montrouge ; c’est la « Diane » du Grand-Montrouge, qui vient embellir notre fête religieuse. Ils se sont dépêchés ! C’est loin ! À peine l’atelier ou le magasin les a lâchés, ils sont venus.

Six de ces musiciens s’étaient levés, et subitement une fanfare éclata, rapide, juste, militaire,