Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/216

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pas. Mais Félicien songeait bien à expliquer quoi que ce fût, ou à demander une explication ! Il avait changé d’expression. Dominé par une puissance que son interlocuteur ne pouvait deviner, devenu très grave, et toute irritation étant tombée, pour un temps, il demanda :

— Voulez-vous me permettre d’y aller avec vous ?

— À Montmartre ? Mais oui, vous me servirez de guide. Là-bas, je trouverai quelqu’un à qui j’ai écrit. Avec plaisir.

— Je ne vous gênerai pas ?

— Non, pas du tout.

Comme s’il se parlait à lui-même, Félicien dit encore :

— C’est une chose étrange : vous allez là-bas pour chercher là foi ; et moi, j’irai pour voir si je l’ai encore.

L’Anglais inclina légèrement la tête, très touché, au fond, de cette sorte de ressemblance morale, et frappé de la gravité avec laquelle Félicien venait de parler. Ils ne s’expliquèrent pas davantage. Ils savaient seulement que cette nuit aurait, sur leur destinée, une influence, et