Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/259

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Il ne parlait plus d’un ton irrité. Il s’avançait, incertain et inquiet, dans le monde insoupçonné que le fils venait d’ouvrir.

— Je me suis aperçu, en effet, reprit-il, que tu abandonnais la pratique religieuse.

— Et vous n’en avez pas souffert ?

— Je ne te l’ai pas dit. Je l’ai attribué à des erreurs de conduite ; j’ai pensé que je n’avais guère le droit d’être difficile sur des questions de dévotion ; que je ne devais pas gêner ta liberté…

— Vous appelez ainsi ne pas secourir ma détresse, ne rien soupçonner, ne pas interroger, ne pas voir que, si j’ai une âme, elle a d’abord été à vous, et qu’elle se perdait…

— Si nous avions compris, interrompit la mère, nous aurions essayé…

— Ta mère a raison, Félicien, si nous avions su…

Ils venaient tous deux pour lui prendre la main. Mais il se recula jusqu’à la porte.

— Non, vous n’auriez rien changé à votre vie, vous n’en avez pas la volonté ; vous n’auriez rien changé à la mienne, il était trop tard déjà… À présent, c’est fini de mon âme chrétienne ;