Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/268

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— Tu l’aimes, tu l’as aimé…

La jeune fille ne répondit pas, mais la grande ombre qui cernait ses yeux répondait.

— Tu l’aimes, et moi, sa mère, je ne me sens pas le droit de te prier pour lui, de te dire : « Marie, continue de l’aimer » ; non, je ne te dis pas cela… Et ce silence-là est ma condamnation. Je suis coupable.

Elles causèrent encore un peu. Marie embrassa madame Limerel plus affectueusement qu’elle ne l’avait fait jusque-là.

— Ma tante, dit-elle, je ne vous connaissais pas.

— Ma pauvre petite, tant de femmes ne sont elles-mêmes que bien tard, trop tard !