Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/294

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Quand je vous ai vu pour la dernière fois, vous étiez loin, de toute façon.

— Moins que vous ne pensiez. Paris m’avait décidé à venir à Rome. J’avais vu des merveilles : j’ai voulu voir la source. Les mois ont passé bien vite.

— En plein été, vous avez habité Rome ?

— Oui… Je n’aurai pas l’hiver à moi.

— C’est juste.

— Je ne regrette rien de ces mois-là, je vous assure, pas même la chaleur…

Le sourire de Réginald s’épanouit.

— J’ai fait le plus grand voyage qu’un homme puisse faire : je suis venu à la vérité…

— Le plus dur peut-être ? demanda madame Limerel.

— Non… Il n’a pas été dur. C’est à présent que l’épreuve va être rude, pour d’autres et pour moi.

Réginald détourna la tête vers la place d’Espagne. Sa physionomie changea, et de même le son de sa voix. Madame Limerel et Marie eurent de nouveau devant elles l’homme du monde, l’officier de l’armée des Indes.

— Est-ce que vous logez dans ce quartier ? demanda-t-il.