Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/296

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Marie désignait la plaque de marbre qui porte une inscription.

Et les deux jeunes gens se mirent tous deux à sourire de ces rappels de leurs nationalités. Mais aussitôt Réginald redevint grave ; un souvenir traversa son esprit.

— Je dois prendre congé de vous, dit-il à madame Limerel. J’ai une chose importante à faire, ce matin même… Me permettrez-vous de vous rendre visite cette après midi ?

— Volontiers, monsieur. Nous ne sortirons pas avant deux heures.

— Je serai libre : c’est presque toujours très vite fait de faire souffrir.

— Vous dites bien, repartit Marie : une parole, et puis la douleur est née.

Il salua, et remonta les marches, tandis que madame Limerel et sa fille descendaient. Au bas de l’escalier, elles achetèrent des fleurs, et allèrent prendre le thé dans une pâtisserie de la via Condotti.

— Quelle belle nature d’homme ! dit Marie. Il est pour moi comme une sorte de frère étranger, si cela peut se dire. Avoir été témoin du doute, mais du doute de bonne volonté, de