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Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/301

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— Non, je vous prie, que ce soit demain… Demain est le dernier jour que je passerai ici.

— Vous quittez Rome ?

— Pas seulement Rome, mais l’Europe bientôt, et tout.

Il prononça ce dernier mot avec une tristesse émouvante, et il n’avait pas cessé de regarder Marie qui était près de la porte. Madame Limerel, prime-sautière et vite attendrie, s’approcha, comme si elle avait entendu l’annonce de quelque deuil imprévu. Il tâchait d’être brave, il essaya de sourire et de la remercier, et, bien qu’il ne ressemblât pas à son père, il avait l’ironie douloureuse, l’attitude de défi et de commandement à la mort, qui rendait parfois si tragique le visage de sir George.

— Demain, dit madame Limerel, je ne suis guère libre, j’ai donné rendez-vous à une vieille amie.

— Vous l’emmènerez, maman : elle n’est pas gênante, cette pauvre madame Villier ! Acceptez la promenade que veut faire avec nous monsieur Breynolds. Vous voyez qu’il y tient beaucoup.

— Soit, nous irons où il vous plaira, monsieur.