Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/312

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La lumière était à l’heure la plus dorée, celle où elle va mourir. En se retirant, Réginald voulait une dernière fois contempler les deux nobles perspectives qui furent là ménagées pour des âmes méditatives. Mais elles ne parlaient plus à son cœur trop troublé. Son dernier regard fut pour la porte qui s’était ouverte si souvent pour lui, la porte faite en bois de châtaignier, qui est presque incorruptible, la porte sculptée, encadrée dans le marbre blanc, et au front de laquelle il relut les mots de la liturgie : pax æterna ab æterno. La paix, le bien que tous les biens ne peuvent acheter, il l’avait eue, et il la cherchait, mais comme ceux qui savent qu’ils la retrouveront, qu’elle s’est éloignée à peu de distance afin d’être aimée mieux, et qu’elle nous entend pleurer.

Il s’en alla, songeant qu’il était tout à fait seul dans la vie, mais que demain il y aurait Marie. Les chemins étaient déserts, les murs lui renvoyaient l’écho de son pas. Il continua de monter jusqu’au sommet de la colline, jusqu’à l’auberge, précédée d’une petite vigne, et où il avait sa chambre, au-dessus de