Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/330

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l’un envers l’autre. Réginald, allez dans la paix, librement, vers l’avenir.

D’un geste tendre, elle lui prit la main.

Il serra cette petite main vaillante. Il dit, à peine fut-il entendu :

— Oui… toute la vie… Vous êtes une âme plus admirable, beaucoup plus que je ne croyais… Vous avez raison… pour le moment présent. Mais laissez-moi l’avenir. Je vous obéis. Je pars sans une plainte… Adieu.

Marie demeura à la même place, et lui, à reculons, lentement pour la regarder encore, il se retirait, entre les pins. Quand il fut à plusieurs pas, il dit, essayant de paraître maître de lui-même :

— Vous ressemblez vraiment trop à celle qui avait partagé mon triomphe, le jour du tournament… Westgate… Petite Mary, adieu…

La rougeur du soleil illuminait les cheveux bruns, couleur de cœur de noyer. Réginald s’arrêta une fois encore. Il remua les lèvres. Mais les mots ne traversèrent plus la distance déjà trop grande.


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