Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/36

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par le vent frais, qui rejetaient à la nuit tant de rayons brisés.

Marie Limerel était rentrée chez elle, c’est-à-dire dans la villa très modeste, un seul étage élevé sur un rez-de-chaussée, un minuscule jardin devant, un carré de gazon tondu en arrière, que sa mère avait louée, pour huit guinées par semaine, dans Westgate bay avenue. Elle était montée dans la principale chambre qu’allongeaient un peu les bow-windows ouvrant sur la rue, et elle avait trouvé sa mère qui retirait d’un placard, et étalait sur le lit, avec une complaisance tendre, une robe de mousseline blanche. La pensée maternelle, qui modelait si souvent le visage de madame Limerel, qui le faisait grave, inquiet, rêveur, s’épanouit en douceur lorsque Marie entra.

— Bonjour, maman ! Vous avez vu la petite au couvent ?

— Oui.

— Va bien ?

— Parfaitement.

— Pauvre chou ! Je l’ai abandonnée aujourd’hui. Tiens ! vous avez une lettre ?

— Assez curieuse.