Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/58

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et du fouillis de leurs racines où les renards sont à l’abri.

— Malgré le soleil de ces jours derniers, pas une pointe violette encore ! En juin, et même à la fin de mai quelquefois, à l’époque où nous sommes, c’est une vision de paradis, ces pentes toutes violettes, cette eau, ces futaies qui font cadre, et le ciel au-dessus !

— Je suis sûr que l’Inde n’a pas de merveille égale, dit Mr Hunter Brice, personnage athlétique, qui traînait la jambe en marchant, et que ce rappel de goutte empêchait de se livrer à d’autres sports que la promenade… Je trouve que notre ami Réginald n’a pas une admiration assez vive… Il est muet aujourd’hui.

— Oh ! il a ses jours, répondit lady Breynolds ; il admire, il aime ce coin du parc…

Mais en disant cela, elle éprouvait sûrement quelque ennui, car la physionomie, devenue sérieuse, ne répondait plus au ton de la phrase. Cette femme, si bien habituée au commandement, n’était pas parvenue à se faire obéir de tout son corps à la fois, et la voix avait suivi l’ordre, tandis que le visage exprimait une souffrance. Heureusement, madame Limerel arrivait.