Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/84

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huit heures et demie, ils traversèrent de nouveau la galerie illuminée, et se réunirent dans le salon, les hommes en habit, les femmes en robe ouverte, et, sans doute, toutes les robes n’étaient pas à la dernière mode de Paris ; miss Violette Hunter Brice avait jugé bon de s’envelopper dans les plis mousseux d’une écharpe de tulle de soie vert d’eau, qui criblaient de reflets ses épaules, son cou, sa longue figure blonde, et qui lui donnaient une ressemblance voulue avec les fées et les héroïnes de l’imagerie romantique ; sa mère exhibait des manches trop bouffantes ; mais, si le goût n’était pas toujours parfait, les toilettes, les bijoux, les coiffures avaient quelque chose de personnel et d’habituel ; les hommes portaient le frac noir avec la même aisance que la veste de sport, et leurs pantalons, un peu courts sur leurs souliers découverts, laissaient voir des chaussettes de nuances nouvelles dont il était évident que plusieurs d’entre eux étaient fiers. Le puissant M. Fred Land, lui-même, n’avait point dédaigné d’appliquer son intelligence à ces menus détails de sa tenue d’homme du monde. Il avait dû dormir. Son visage, qui n’était jamais vide de