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cavalerie, la dirigea lui-même au-delà du village de Koraïm, dans l’espoir d’atteindre Ibrahim-Bey. À cinq heures du matin nous arrivâmes vers le bois de palmiers qui entoure le village de Saléhiéh. Le général en chef, s’y étant arrêté près d’une citerne, nous envoya immédiatement à la découverte de l’ennemi. Nous apprîmes qu’Ibrahim avait campé la nuit dans le bois de palmiers, et qu’il avait pris la route du désert, traînant à sa suite la caravane et ses propres bagages, où se trouvaient ses trésors et ses femmes. Toute notre cavalerie se mit aussitôt en marche ; nous brûlions tous d’atteindre les mameloucks. Nous avions devancé de beaucoup notre infanterie, qui était encore éloignée quand nous aperçûmes l’arrière-garde d’Ibrahim, forte de quatre cents mameloucks bien montés, et qui protégeaient l’immense convoi, dont la tête se perdait au loin dans l’horizon du désert. Le général en chef fit donner l’ordre à une partie de la cavalerie de charger les mameloucks. Nous nous élan-