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divan, après une agression si gratuite de la part des Français. La malheureuse issue de la bataille navale d’Aboukir, qui entraîna la destruction de notre escadre, décida le divan. Dès la fin de 1798 il prépara plusieurs armemens contre les conquérans de l’Égypte, l’un à Rhodes, l’autre en Syrie. La légation française à Constantinople, et tous les agens consulaires établis dans les villes de la domination turque, furent successivement arrêtés et incarcérés, d’après les usages de l’Orient. Le général en chef avait prévu cet orage dès la fin du mois d’août. Tournant ses regards vers la Syrie, et redoutant les efforts d’Achmet-Pacha, gouverneur de Séide et de Saint-Jean-d’Acre, connu sous le nom de Djezzar, il lui écrivit la lettre suivante, sous la date du Caire, le 22 août.

« En venant en Égypte faire la guerre aux beys, j’ai fait une chose juste et conforme à tes intérêts, puisqu’ils étaient tes ennemis ; je ne suis point venu faire la guerre aux Musulmans. Tu dois savoir que mon pre-