Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 1.djvu/264

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Parti du Caire, le 10 février, avec le quartier-général, nous arrivâmes le 12 à Salaiéh. Un grand nombre de chameaux nous suivaient. À Salaiéh le général en chef apprit l’échec éprouvé devant El-Arich ; il prit de l’humeur contre le général Reynier, disant qu’il n’avait repoussé la cavalerie de Djezzar que soutenu par la prudence et les sages mesures du général Kléber. Il se mit aussitôt en marche pour Cathiéh. Nous vîmes nos soldats sur la route, se traînant avec peine au milieu des sables, ne trouvant pour apaiser leur soif qu’une eau saumâtre, que nos chevaux refusaient de boire. Aigris par les privations, ils devenaient pillards et insubordonnés ; nous avions de la peine à leur faire respecter les bagages du quartier-général. Après cinq jours de marche pénible nous arrivâmes à El-Arich le 17 février. Nous y trouvâmes les deux divisions réunies, ainsi que le parc d’artillerie. Le temps était pluvieux et froid, et la terre humide ; nous gémissions de voir nos blessés, couchés sur